Savoir se désengager pour pouvoir se réengager pleinement : du vide fertile au vide créatif

Savoir se désengager pour pouvoir se réengager pleinement : du vide fertile au vide créatif

Le Cycle du contact, en Gestalt, c’est une grille de lecture qui décrit le processus du contact :

Pré-contact > Mise en contact > Plein contact > Post-contact.

Un contact ça peut être un déjeuner, une relation, une réunion, un projet, une année, etc.

Le post-contact c’est le moment de quitter le contact une fois que le besoin est nourri. On parle de désengagement, de retrait. Ça fait partie de la vie. C’est une phase importante parce qu’elle permet une assimilation de ce qui s’est produit dans le cycle du contact, une intégration de l’expérience vécue. C’est un moment pour se recentrer sur soi et se demander : qu’est-ce que je garde de ce déjeuner ? Qu’est-ce qui m’a fait grandir dans cette relation ? Qu’est-ce que je retiens d’apprenant de ce projet ? Comment cette année qui s’achève m’a transformé(e) ?

Alors peut s’ouvrir ce qu’on appelle un « vide fertile ». C’est le moment entre deux « contacts ». C’est un espace-temps qui peut paraitre vide et inutile. Ne se passe-t-il vraiment rien ? En fait, c’est un espace-temps vital pour digérer et métaboliser l’expérience. Invitation à oser être en jachère ! Ce « vide fertile » peut être un « vide créatif » qui permet de se réengager dans un nouveau cycle, un nouveau projet, une nouvelle année. Ça peut être trente secondes, dix minutes, une heure, une semaine, etc.

Bien sûr, plusieurs cycles du contact peuvent se chevaucher pour chacun de nous, les choses ne sont pas linéaires, dissociées. Il s’agit de se demander de temps en temps : ne suis-je pas en train d’enchainer les projets, les rendez-vous, les rencontres, les jobs sans me poser un peu ? Après quoi je cours ? Qu’est-ce que j’en retiens de tout cela ? En quoi ça vient nourrir la personne que je suis et qui aspire à du sens ? Et qu’est-ce que je veux vraiment au fond ? C’est valable pour soi comme pour les projets que nous conduisons dans notre métier, dans nos entreprises. Qu’est-ce qu’on a bien réussi ensemble sur ce projet ? Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Et si on célébrait la fin d’un chantier ?

Se retrouver dans cet état de « vide fertile », c’est se poser, porter attention, se mettre en disponibilité de soi, sentir, goûter et accueillir l’instant présent. Tiens je suis fatigué(e) ! Vraiment, je ne veux plus travailler dans ce type de projet et avec ce type de personnes ! Ah oui, ce qui me fait sentir vivant c’est quand je fais des activités manuelles, etc.

Et du vide peuvent émerger des besoins, une envie qui donnent l’élan de s’engager dans un projet ou une relation. Oser décélérer, s’arrêter. Rien ne sert parfois de courir. Tout est là. Laisser fleurir sa créativité, son imagination, son intuition d’un vide fécond.

Et vous, comment cela vous parle-t-il cette notion de « vide fertile » ?!


Piste de réflexion | Publié le


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